Une offre unique

Christian Holzinger : Les deux ressources énergétiques, soit l’électricité et la chaleur, se combinent parfaitement. L’idée : le couplage des secteurs. Mais à cette fin, il est nécessaire de considérer l’approvisionnement dans son ensemble. Quelle forme énergétique est actuellement disponible en abondance, laquelle injecter dans le réseau et quelle forme conserver en cas de surcapacité ?

Andreas Borer : En tant que regroupement énergétique, lorsque l’on dépasse les clivages des différents secteurs, on découvre vite de toutes nouvelles possibilités pour une optimisation globale. Partout où l’on produit de l’électricité, on génère une certaine quantité de chaleur. Il en va de même pour les processus industriels, comme dans la STEP. Il serait donc bon de profiter cette ressource de manière efficace. À cela vient s’ajouter le fait le pouvoir stocker la chaleur, et ce bien mieux que l’électricité. La teneur énergétique stockable en chaleur se compare presque à celle des lacs de retenue dans les centrales hydroélectriques.

Christian Holzinger : L’exploitant n’a pas d’autre choix que de construire des installations rentables à l’avenir. Bien plus important encore : se positionner comme seul fournisseur énergétique ne suffira plus pour se maintenir sur le marché. Les exploitants doivent offrir une plus-value. Par exemple : beaucoup de régies fournissent encore aujourd’hui de la chaleur classique jusqu’au raccordement des habitations. Ce qu’il se passe derrière ne les intéressent pas. Ils considèrent cela comme l’affaire du client. Cependant pour permettre une exploitation rentable, il est nécessaire d’optimiser l’installation dans son ensemble. Au bout du compte, tout dépend des températures de retour. Et ces dernières interviennent chez le dernier consommateur, soit le radiateur dans le bâtiment. C’est pourquoi il devient nécessaire de concevoir aussi le système à l’intérieur du bâtiment. En outre, nous devons assister les propriétaires fonciers afin qu’ils optimisent leurs bâtiments dans sa globalité. Seulement lorsque nous savons ce qui est produit, quand, quoi et où c’est nécessaire, nous sommes en mesure d’améliorer toute la chaîne.

Andreas Borer : Pour ce faire, nous avons cependant besoin d’une immense quantité d’informations : sur les bâtiments, sur la consommation individuelle d’énergie ainsi que sur la génération. Tout ceci génère une quantité considérable de données, et en venir à bout, devient vite une tâche colossale, sans oublier leur protection. Au bout du compte, le fournisseur énergétique se transforme en distributeur de chaleur – et ce jusqu’au dernier propriétaire et locataire. En principe, on peut comparer l’évolution du marché de la chaleur distante à celle du marché de l’électricité au cours des années précédentes. Là aussi le client a de nouvelles exigences comme des modèles attractifs de facturation. Pour optimiser un appartenant ou une maison du point de vue énergétique, il ne suffit pas de réduire la consommation en chaleur. Cela touche différentes offres proposées par un regroupement énergétique – de nos jours comme dans le futur.

Christian Holzinger : Pour que tout ceci fonctionne le mieux possible, nous avons besoin de beaucoup plus de données interprétées. Nous disposons des outils afin de collecter les données. Mais nous devons préserver leur usage en les sauvegardant sur des serveurs sécurisés en vue de leur exploitation. Cela demande certaines compétences : chose offerte par Rittmeyer. Pour le fournisseur énergétique, cette base de confiance est cruciale.

Andreas Borer : Collecter les données, est une chose. Les analyser, en est une autre. L’important est la résolution des données car la sortie ne dépasse jamais le contenu en informations de l’entrée. Grâce à notre logiciel d’optimisation RITUNE®, nous disposons d’un outil de taille modulable, souple et installé soit localement soit sur le cloud. Il ne déploie pas uniquement tous ses atouts dans la collecte des données, mais avant tout dans leur représentation compréhensible. On peut ainsi reconnaître facilement de quoi il en ressort au niveau de l’installation ainsi que mettre en évidence des potentiels cachés. Et ce sur l’ensemble des secteurs : électricité, eau, gaz et chaleur.

Christian Holzinger : aqotec fournit depuis des décennies des technologies éprouvées ainsi que des solutions pour les systèmes de chaleur distante. Avec Rittmeyer à nos côtés, de nouvelles synergies ne mettent en place grâce à la proximité avec les autres secteurs de l’approvisionnement et de l’élimination, à son savoir-faire en matière de réalisation de réseaux d’information et de communication dédiées aux infrastructures critiques, et grâce à un service compétent sur place.

Andreas Borer : Il faut aussi noter la proximité de notre filiale dans le groupe Brugg, la société Brugg Pipesystems. Elle compte parmi les fournisseurs leaders de conduites flexibles et rigides pour la chaleur distante et vient ainsi parfaitement arrondir notre offre. De telles conduites accueillent désormais aussi les réseaux de communication et d’information comme pour la détection des fuites et le contrôle des températures. C’est pourquoi ils doivent faire partie intégrante du concept global de sécurité ICT. Et là, nous sommes inégalés quant aux mesures à prendre.

Christian Holzinger : Le facteur décisif pour une exploitation rentable durable d’un réseau réside dans le secteur secondaire – jusqu’au dernier consommateur. Néanmoins : certains exploitants des réseaux thermiques doivent encore prendre conscience de cette plus-value. Afin de couvrir ce secteur, nous avons besoins de tous nouveaux outils, de nouveaux compétences et modèles commerciaux.

Andreas Borer : Les technologies de chaleur distante vont gagner en importance dans la stratégie énergétique, même s’il faudra savoir en relever les défis. Grâce aux produits d’aqotec, nous disposons dans tous les cas de la bonne réponse. À cela vient s’ajouter qu’aqotec exploite elle-même ses propres regroupements thermiques. Ils dimensionnent en outre les installations en tant que bureau d’étude. Cela leur permet d’identifier les défis quotidiens des exploitants. Cette expérience passe ensuite intégralement dans le développement de nos produits. Une structure comparable à notre joint-venture n’existe pas chez la concurrence.

Merci beaucoup pour cet entretien.

Crédit photo: iStock/nimis69 (photo de couverture)