transfer

EXPERTISE Un objectif clair, mais une longue route Il n’existe quasiment pas de grandes installations techniques afin de récupérer le phosphore à partir de la boue d’épuration. Pour ce faire, il est nécessaire de compléter l’infrastructure d’élimination. « Dois-je agir ici seul en tant que station d’épuration ou plutôt chercher des partenaires afin de construire une grande installation de récupération ? Faut-il prévoir des réserves pour d’autres exploitants qui me rejoindraient par la suite ? Qui mandate la construction et qui construit l’installation ? Questions après questions », explique Dr Abegglen. Les exploitants des stations d’épuration aspirent clairement à éliminer leur boue d’épuration à moindres coûts. La récupération du phosphore ne doit donc pas ralentir le processus de valorisation. La VSA vise en outre une récupération avec uniquement des technologies éprouvées, écologiques et rentables. Elles doivent aussi s’intégrer aux infrastructures d’élimination en place. « Je pense que si des obstacles se dressent lors de la construction coordonnée de telles installations, il faudra repousser la date butoir. Nous voulons mettre en œuvre de bonnes solutions, même si cela demande un peu plus de temps. » Les formes de récupération Partout dans le monde, on trouve de nombreuses approches à différents stades de développement. Certaines installations pilotes en Suisse et chez nos voisins testent différentes technologies de récupération du phosphore, qui satisfont aussi les attentes de la VSA. Elles se distinguent aussi bien au niveau de l’investissement que du degré de récupération. Aujourd’hui on récupère 30 à 50% du phosphore dégagé de la boue digérée. Cette méthode traite chimiquement et physiquement sous haute pression. « Le rendement relativement bas reste encore le frein à ce procédé que la STEP de Berne teste actuellement. D’un autre côté, la boue d’épuration continue de servir à l’industrie du ciment et aux installations de recyclage des boues d’épuration. » La STEP Alternheim récupère le phosphore dans son projet pilote, en désagrégeant par pyrolyse la boue d’épuration asséchée. Ce procédé permet de récupérer un engrais à base de phosphore et sans aucune autre substance. « Le degré de récupération se situe ici à 90% », souligne Dr Abegglen. 50% depuis la boue digérée 90% depuis de la boue d’épuration asséchée 90% depuis des cendres de boue d’épuration Degré de récupération du phosphore en fonction des différents procédés 01 | 2019 26 | 27

RkJQdWJsaXNoZXIy NTkxNzY=