transfer

ENTRETIEN à un évènement précis, toute notre centrale et l’autoroute à proximité seraient submergées », insiste Johannes Tscharner sur l’importance du bon fonctionnement. Priorité à la protection contre les inondations Nous découvrons vite ce qu’ils entendent par-là lorsqu’ils nous amènent 50m plus bas dans l’installation. Ici se trouve la chambre des registres avec les vidanges de fond. Elles déchargent jusqu’à 500 000 l d’eau par seconde en cas d’inondation. Le bon fonctionnement du robinet-vanne et des pompes hydrauliques est régulièrement contrôlé comme tous deux nous le confirme. Tout doit absolument parfaitement fonctionner en cas d’inondation. Johannes Tscharner soulève un grand couvercle sur le fond de la chambre. Une échelle descend tout droit à 9m de profondeur. Il fait nuit, froid et c’est humide. Il éclaire un peu cet abîme et nous distinguons un peu d’eau qui rigole dans les guides des robinets. « Nous devons toujours recolmater cet endroit », explique Tscharner. Il ne reste plus « qu’à descendre dans le puits et à tout vérifier. » Protégé par un casque et une corde d’escalade assurée par une deuxième personne en haut – ces mesures sont indispensables pour garantir la sécurité. Un entraînement en hauteur et les instructions de sécurité sont régulièrement répétés. À l’air frais Notre route se poursuit vers une installation d’aération gigantesque. Tous deux sont aussi chargés de son entretien. L’installation est essentielle pour aérer et humidifier le barrage. « Elle est vitale pour nous car elle nous garantit de l’air frais lorsque nous travaillons sur le barrage », nous explique Baptista. Nous apprenons dans le même temps que Bärenburg un des seuls ouvrages où la centrale est complètement construite dans le barrage. Le barrage-poids de 64m de haut supporte aussi l’installation d’air frais et ses 55 000m3 de béton. Sans aération, cet endroit serait vraiment froid et confiné. Parfaitement sûr au micromètre près Nous prenons des chemins et escaliers sinueux pour atteindre les galeries qui traversent tout le barrage. Nous laissons derrière nous des douzaines de points de mesure. En tant que responsable du barrage, Johannes Tscharner contrôle et documente à intervalles réguliers les différents paramètres comme la résurgence et la quantité de percolat, il mesure l’ouverture des joints ainsi que les mouvements éventuels du barrage. Ces derniers se mesurent en millimètres à Bärenburg. « Tout est parfaitement conforme », nous voilà rassurés, car là dehors, plus d’un million de mètres cubes d’eau s’abattent sur le mur : un sentiment quelque peu étrange. Des turbines puissantes Nous jetons ensuite un œil sur l’installation de dotation. Afin de maintenir les propriétés des cours d’eau pour la flore et la faune, on laisse seulement une petite quantité d’eau s’écouler des lacs de retenue – soit l’eau de dotation. Cette dernière est aussi turbinée à Bärenburg. Nous montons par un ascenseur, parcourons quelques couloirs et atteignons la salle des turbines. En chemin, nous nous demandons comment peut-on se retrouver dans tant d’étages, galeries, couloirs et escaliers. La salle de turbinage est assez bruyante avec ces quatre turbines Francis peintes en vert qui tournent. Elles entraînent les générateurs qui offrent une puissance totale de 220MW et se situent deux étages plus haut. De nombreux travaux de maintenance se déroulent dans ce bruit assourdissant à côté des machines en service. Comme la compréhension mutuelle est ici très difficile, l’équipe qui travaille doit parfaitement s’accorder et chaque membre faire attention à l’autre : une question de sécurité. La numérisation aussi présente Nous passons devant la salle des commandes qui n’est plus occupée depuis bien longtemps : la centrale de Bärenburg est désormais surveillée depuis la centrale à Sils. AXPO commande en outre à distance depuis Baden, l’installation des turbines en fonction des besoins en électricité du marché. Johannes Tscharner et Romano Baptista ont vu clairement évolué leur quotidien. Bärenburg n’est plus occupée 24/7. Les gardes classiques comme le père de Baptisa les faisait, n’existent plus. Ces dernières années ont vu arriver un grand nombre de changements. Les tablettes remplacent progressivement les blocs-notes classiques, la sauvegarde des ordres d’intervention et des intervalles de maintenance devient numérique afin de les transmettre ensuite directement aux employés. De même, la documentation des travaux exécutés se fait en ligne, puis est directement transférée dans le système. « Dans un premier temps, cela paraît long et fastidieux, mais ces mesures s’avèrent indispensables pour garantir un niveau maximum de sécurité », confirme Romano Baptista. Nous jetons ensemble un œil sur les listes de contrôle dans le système : leur étendue est vraiment impressionnante. Un travail idéal pour les multitalents « Nous avons de quoi faire », nous dit Johannes Tscharner à la fin de notre visite et rit. Nous sortons et profitons de la vue. Nous s « Allez, on descend dans le puits, pour voir si tout est en ordre. » 02| 2019 18 19 |

RkJQdWJsaXNoZXIy NTkxNzY=