transfer

cadre des appels d’offres. » Selon Burkhardt, le problème vient de l’absence d’évaluation sur l’interaction entre les matériaux de construction, le sol et l’eau phréatique. Pour cela, il faudrait un concept plus ferme. Son groupe met certes au point une telle méthode d’évaluation, mais à son avis, cela ne suffit pas pour atteindre un tel objectif. Une évaluation des risques simplifiée comme l’étiquette environnementale, n’est que le premier pas. Profiter des mesures à la source Les stations d’épuration ne viendront pas à bout du problème pour deux raisons, chose dont Burkhardt est convaincu : « Même si le quatrième niveau d’épuration est mis en œuvre dans les cent plus grandes stations d’épuration suisses, il en reste 600 autres au travers desquelles ces polluants regagnent les cours d’eau. De plus, les eaux pluviales des bâtiments s’infiltrent en grande partie ou coulent de manière diffuse dans les eaux de surface », soulignet-il. Les fortes pluies de plus en plus fréquentes augmentent les décharges qui gagnent directement les cours d’eau sans passer par les STEP. « Voilà pourquoi je considère les mesures qui agissent à la source, soit lorsque la concentration est particulièrement forte et la quantité d’eau encore faible, très efficaces », résume Burkhardt. « Le filtre à charbon actif au travers duquel le peintre évacue ses eaux usées, est à la fois efficace et économique. De même l’utilisation de produits dont la lixiviation des composants est moindre, représente une meilleure idée que de laisser ce problème aux différents niveaux d’épuration. » Développer des matériaux de construction à faible lixiviation exige un concept basé sur des grandeurs cibles, le tout accentuer par une forte demande. Comme l’explique le scientifique, les mesures à la source couvrent des détails architecturaux tombés dans l’oubli. Protéger les bâtiments contre les intempéries par des toits saillants n’est plus du tout réalisé. « La norme n’exige ici que quelques centimètres », constate Burkhardt. Cela ne protège plus du tout contre les intempéries, bien au contraire. Les façades ne sont pas seulement exposées à la lixiviation, mais aussi aux rayons du soleil, aux grêlons, bref à toutes les influences physiques. « La conséquence : un vieillissement précoce des matériaux et des rénovations plus fréquentes. Où se trouve ici le développement durable ? » Des Lobbyistes absents Pour le directeur de l’Institut, notre société doit relever ici un défi décisif : remédier à l’absence de lobbyistes en charge de l’environnement. « Nous n’identifions souvent pas directement les dégâts que nos traces laissent sur notre environnement. Les produits se trouvent dans l’eau mais nous ne le voyons pas. La qualité de nos lacs et de notre eau est bonne, car finalement, nos poissons ne flottent pas morts », relève Burkhardt. Selon lui, si les dégâts étaient plus conséquents, les lobbyistes au service de l’environnement seraient plus puissants. « Le côté insidieux de ce changement, je le compare volontiers avec les polémiques autour du changement climatique, nous empêche de changer profondément nos habitudes. » À terme, notre système écologique ne parviendra plus à tout compenser, car ses réserves seront épuisées. À ce moment, les hommes et l’environnement en paieront les conséquences, chose qui ne fait aucun doute pour Burkhardt. D’où son appel insistant : « Nous devons impérativement réduire encore plus nos émissions. Nous devons préserver notre environnement en évitant tout ce qui le pollue. Et ce, quel que soit le système que nous observons. « 80% atteints rapidement valent bien mieux que 99% jamais atteints »

RkJQdWJsaXNoZXIy NTkxNzY=