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Plusieurs centaines de tonnes d’additifs par an se retrouvent dans les matériaux de construction en Suisse. On estime ici 30 à 50 tonnes, la quantité de biocides issus du recouvrement des bâtiments. Les intempéries les dissolvent avec le temps, et là où l’eau de drainage est séparée, ces produits s’infiltrent directement dans l’eau courante et les lacs. Déjà en 2008, Michel Burkhardt soulignait ce problème qui trouva alors une forte résonnance dans les médias. Cependant d’autres sujets autour de la construction reprirent l’attention, car finalement, « les dégâts engendrés ici ne sont pas visibles et se limitent à des façades encrassées. » Une chose que l’on attribue volontiers à d’autres raisons qu’à la lixiviation des substances chimiques, regrette le scientifique qui s’intéresse à un développement écologique durable dans les espaces urbains. Il consacre ses recherches depuis 15 ans à la compatibilité écologique des matériaux de construction. Une réflexion en noir et blanc La surveillance des cours d’eau dans les zones urbaines se fait bien loin des sources. Lorsque des substances polluantes sont détectées, on ne parvient plus à en identifier la source. Ainsi, pourquoi ne pas chercher des solutions visant à réduire la pollution directement sur les façades. Pour Burkhardt, fabricants et consommateurs doivent assumer ici leurs responsabilités. Le dilemme : chacun veut profiter de la couleur et la protection, le tout à moindres coûts. De l’autre côté, il est indispensable de satisfaire les exigences écologiques pour lesquelles cependant personne ne veut payer. « Souvent consommateurs et artisans s’interrogent seulement si la couleur est toxique ou non? », constate Michael Burkhardt. « Cette vision en noir et blanc est beaucoup trop simpliste et n’apporte quasiment aucune solution. Il nous manque une vision globale sur les risques écologiques provoqués par certains composants des différents produits par rapport aux bénéfices fournis. » Se faire une idée plus précise et évaluer la situation On assimile souvent les ‹ biocides › à une chose négative. D’un autre côté, les « produits qui contiennent des biocides s’appellent films protecteurs, conservateurs ou désinfectants, soit des mots porteurs d’une idée positive », explique Burkhardt. Partout où de l’eau se trouve, →

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