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nous sommes ici déficitaires. Non seulement les centrales hydroélectriques, les gravillons et les pierres retiennent, mais aussi les dépotoirs à alluvions sur les torrents. Ces derniers jouent dans le même temps un rôle clé dans la prévention des inondations. Savoir quel charriage laisser passer ou pas, s’avère être une question très compliquée du point de vue des ouvrages hydrauliques. Notamment la quantité du charriage influence la morphologie et décide si un charriage gagne les cours d’eau ou coule. Qu’en-est-il de la problématique des ondes positives et négatives ? La réduction des influences des effets éclusés pose aussi un autre défi. Comme les centrales hydroélectriques à réservoir servent avant tout à couvrir les pics dans la consommation électrique, elles engendrent des pics dans l’écoulement en fonction du moment de la journée. Nous devons donc nous efforcer de les compenser. Les effets éclusés importants entraînant la sécheresse des hauts fonds ou leur inondation plusieurs fois par jour, nuisent à la faune des cours d’eau. À court terme, nous pourrions construire des bassins de compensation exigeant cependant un volume important en raison des objectifs ciblés. Reste la question : où trouver encore du terrain pour cela en Suisse ? Les canicules : nombreuses discussions relevèrent que les poissons n’avaient plus suffisamment de voies rafraîchissantes dans les cours d’eau. Si les phases de sécheresse continuent à augmenter à la suite du changement climatique, la bataille pour l’eau deviendra inévitable. L’hydroélectricité n’est sans aucun doute pas étrangère, mais ne peut pas résoudre le problème. La situation de 2018 ne résultait pas de l’utilisation des réservoirs, mais bien de pertes de production. Nous avons besoin ici de plus de connaissances de base. Comment pouvons-nous progresser ici ? Différents projets de recherche s’intéressent à ce sujet. Ainsi l’ASAE en partenariat avec les exploitants de centrales et l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) a initié dès 2011 le projet de recherche ‹ Dévalaison des poissons pour les grandes centrales au fil de l’eau ›. Les premiers résultats pour les barrières comportementales associées à des bypasses sont à l’état expérimental mais déjà prometteurs. Nous devons ensuite évaluer cette solution ainsi que les autres options comme des mesures sur le fonctionnement quant à leur faisabilité, leur coût et leurs effets. Deux sites sur l’Arole réalisent actuellement cette évaluation. Un autre élément joue ici un rôle important : le comportement des poissons sur lequel nous n’avons que trop peu d’informations. N’oublions pas que pas moins de 80 espèces de poissons nagent dans nos eaux : grands, petits, gros, fins, tous se comportent différemment et leurs besoins aussi. Nous devons nous concentrer sur les poissons qui appartiennent à la migration cyclique. Nous devons aussi trouver des solutions comportementales qui n’affectent pas l’extension de l’hydroélectricité dans le cadre de la politique environnementale. Le rétablissement de la migration des poissons est-il le plus grand des challenges ? Je ne dirais pas ça. Bien sur la dévalaison des poissons en douceur au niveau des centrales au fil de l’eau est difficile. Mais le régime de charriage est lui aussi un problème très complexe. Du point de vue écologique, le charriage joue incontestablement un rôle important, d’autant que sur les plateaux ENTRETIEN 01 | 2019 41 40 | transfer

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