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EXPERTISE D’ici la fin du siècle, le climat va nettement changer en Suisse. Les températures augmenteront, les quantités de pluie évolueront régionalement et le charriage diffèrera d’une année sur l’autre. Ces facteurs se font immédiatement ressentir sur le circuit de l’eau, notamment au niveau de l’arc alpin qui se réchauffe de 3 à 4,5 °C. Dans le même temps, les précipitations annuelles augmentent. Il est surprenant de constater que des zones aujourd’hui à forte pluie, connaîtront un net recul, alors que celles plus sèches, verrons plus de pluie et de neige. L’écoulement gagnera en importance en hiver, alors que sur la fin de l’été ou l’automne, il sera bien moindre. Recul de la glace et de la neige Sans aucun doute, le changement climatique se ressentira le plus par le recul des glaciers et des chutes de neige. L’enveloppe neigeuse accumule aujourd’hui en fonction des intempéries, jusqu’à 20 milliards de mètres cubes d’eau en hiver. Les glaciers disposent actuellement d’une réserve de près de 60 milliards de mètres cubes, ce qui correspond environ aux précipitations annuelles en Suisse. On considère que la durée future de l’hiver perdra huit semaines et que même les régions en hautes altitudes ne connaîtront plus de neige en été. La dilatation des glaciers ne couvrira plus que 15% d’ici 2100, et leur maximum diminuera de 70%. En raison de leur fonte, on attend la formation de 500 nouveaux lacs qui offriront un volume de deux kilomètres cubes (lacs de retenue actuellement : quatre kilomètres cubes). L’apparition de nouveaux lacs ouvre la porte vers d’autres opportunités pour l’hydroélectricité, mais aussi vers de nouveaux risques. En fondant, les glaciers risquent de déstabiliser les versants des montagnes entraînant des éboulements dans les nouveaux lacs. Le risque de raz de marée s’étendant jusque dans la vallée, augmente-lui aussi. De nouveaux charriages dus à la forte érosion Les sédiments libérés par le recul des glaciers sont charriés. Les nouveaux lacs parviendront 2100: L’avenir de l’hydroélectricité Les exploitants des centrales hydroélectriques doivent connaître l’eau disponible à moyen et long terme afin de planifier leurs ouvrages ainsi que leurs exploitations. Cependant le circuit hydraulique alpin réagit de manière très sensible au réchauffement climatique. La synthèse ‹ Conséquences du changement climatique sur l’utilisation de l’hydroélectricité › propose une vision jusqu’en 2100 pour la Suisse. Le changement climatique : challenges et chances EXPERTISE 01 | 2019 34 | 35

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