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FACHTHEMA La part de bio a été successivement élargie pour passer à 10 fois plus au cours de ces dernières années. L’ASIG souhaite atteindre d’ici 2030, les 30% de gaz renouvelable sur le marché des fournisseurs de gaz. D’après Decurtins , le gaz représente aussi une bonne option pour les villes et communes exemplaires en matière énergétique, comme le montre une étude à grande échelle allemande. Elle souligne qu’un système énergétique avec des sources énergétiques, infrastructures et applications composites, est très bénéfique afin d’atteindre les objectifs climatiques. Garder la rentabilité en vue Pour la directrice, il est essentiel de tenir compte de la rentabilité à côté de la fiabilité d’approvisionnement et de l’écologie : « Les coûts énergétiques sont un facteur géographique clé. Un tiers du gaz part vers l’industrie. » Si elle est confrontée aux coûts du réseau, Decurtins craint que l’industrie opte pour le mazout avec des émissions en CO2 beaucoup plus fortes, voire à moyen terme, supprime des emplois. C’est pourquoi la prise de conscience de la population et des politiques est décisive : « Si les réseaux gaziers disparaissent car nous n’en prenons pas assez soin, nous perdrons leur potentiel dans le cadre d’un système global. » La (co)responsabilité des cantons Avec les ‹ modèles de prescriptions énergétiques des cantons › (MoPEC), la Conférence des directeurs cantonaux de l’énergie a établi des règles applicables partout en Suisse et dédiées au secteur du bâtiment, afin de minimiser la consommation énergétique et réduire ainsi les émissions en CO2. Les cantons décident ensuite de la forme de leur mise en œuvre. La MoPEC prévoit de générer une partie de la chaleur à partir de sources renouvelables lors de l’utilisation d’une chaudière à mazout ou à gaz dans les habitations. La part des énergies non renouvelables ne doit ainsi pas dépasser les 90% du besoin déterminant. Dans le même temps, le biogaz n’est pas une source reconnue d’énergie renouvelable, chose qui rebute Decurtins. Les propriétaires d’habitation devraient alors investir dans le photovoltaïque et l’énergie héliothermique pour l’enveloppe de leur bâtiment ou leurs solutions mixtes. Le canton de Lucerne montre comment faire autrement : la population lucernoise valida l’année dernière la prescription énergétique cantonale révisée. Cette dernière reconnait les gaz renouvelables comme le biogaz, parmi les énergies renouvelables. Selon l’ASIG, les modèles de prescriptions énergétiques entravent les droits des propriétaires et bloquent les modernisations, pour une mise en œuvre en outre extrêmement coûteuse. « Il est indispensable de débattre de la question », souligne Decurtins. Quo vadis ? « Sans une perspective globale dans l’approvisionnement énergétique, les choses se compliquent », affirme Daniela Decurtins. Elle plaide pour une réflexion inter-secteurs et non plus un approvisionnement séparé des clients en eau, électricité, gaz ou chaleur thermique. « Nous avons la chance de repenser les modèles commerciaux, par exemple afin de rassembler les secteurs. Les exploitants pourraient s’essayer aux produits groupés. Il s’agit d’investir dans l’avenir. » Pour le moment, les communes et les villes doivent selon elle, agir. « Elles doivent décider la direction à prendre pour leurs fournisseurs énergétiques. Quelle interaction entre la valeur ajoutée et leurs réseaux ? Lorsque l’exploitant a une stratégie pour répondre à ces questions, il dispose aussi des moyens pour la mettre en œuvre. » « L’ASIG souhaite atteindre d’ici 2030, les 30% de gaz renouvelable sur le marché des fournisseurs de gaz. » Lisez l’intégralité de l’interview avec Daniela Decurtins en ligne dans notre rubrique « Savoir » de notre site Internet : rittmeyer.com/gaz EXPERTISE | APPLICATION 01 | 2019 31 30 |

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