transfer

Une vision globale La consommation énergétique suisse emploie 25 % d’électricité et 14% de gaz. C’est pourquoi Daniela Decurtins reste perplexe face à l’absence du gaz dans la stratégie 2050. Celle-ci présente tout de même un avantage : « La légitimation du peuple met fin aux polémiques avant tout d’ordre idéologique, qui se sont tenues auparavant. Nous pouvons désormais nous concentrer sur le cœur du problème. » Pour Decurtins, la stratégie 2050 n’offre pas une vision globale afin de réduire les émissions en CO2, soit l’interaction des différents secteurs concernés. Elle préférerait une stratégie qui intègre tous les réseaux et les différentes sources énergétiques afin de réaliser un système global. Ce dernier s’appliquerait à atteindre les objectifs fixés par les Accords de Paris en matière de réduction du CO2. Une question de dépendance De nos jours, la Suisse dépend en hiver d’électricité importée qui provient essentiellement de centrales à charbon ou nucléaires. « Une sorte de double morale de la part de la politique climatique suisse », déplore Daniela Decurtins. Le gaz peut jouer ici un rôle décisif afin de garantir l’approvisionnement énergétique. Le gaz permet aujourd’hui de coupler la chaleur thermique afin de chauffer en hiver tout en produisant de l’électricité. Même si l’approvisionnement en gaz dépend de fournisseurs énergétiques, les sources possibles en Suisse se sont énormément diversifiées. En refroidissant à –160 °C, le gaz naturel ainsi liquéfié, se transporte sous forme de ‹ Liquid Natural gas › (LNG) sur des cargos maritimes. « Nous profitons ainsi de sources gazières qui se trouvent dans des pays sans oléoduc atteignant l’Europe », décrit Decurtins en détaillant les autres sources d’approvisionnement possibles. Outre comme simple source énergétique, le gaz offre une vraie valeur ajoutée grâce à sa solide infrastructure. Ainsi la méthanisation ouvre les portes vers le stockage des surplus d’électricité vertes : celles-ci issues des installations photovoltaïques et éoliennes sont conservées dans le réseau gazier, les accumulateurs à gaz et les cavernes. Le gaz assurerait alors des réserves saisonnières qui aideraient l’approvisionnement énergétique provenant de plus en plus des énergies renouvelables. Il permettrait de mieux profiter du soleil et du vent, ainsi que de faire face aux jours d’hivers froids et peu ensoleillés. Le gaz « vert » En 1997, la Suisse était pionnière en alimentant du biogaz renouvelable dans le réseau. « On oublie parfois l’énorme potentiel à court terme du gaz pour réduire les gaz à effet de serre. Avec l’utilisation du biogaz, nous augmentons aussi la part d’énergies renouvelables dans les mélanges tout en diminuant les émissions en CO2 », souligne Decurtins convaincue de cette source d’énergie. « Le gaz peut jouer ici un rôle décisif afin de garantir l’approvisionnement énergétique. » Daniela Decurtins, Directrice de l’Association suisse de l’industrie gazière (ASIG) →

RkJQdWJsaXNoZXIy NTkxNzY=