Profiter des possibilités
Doser les précipitants en temps réel - et plus encore
Roland Valentin, l’exploitant de la STEP Bregaglia n’est satisfait qu’une fois le « maximum » atteint. C’est pourquoi il est toujours en quête d’optimisations en vue de mieux exploiter son installation. Des idées plein la tête, des technologies de mesure intelligentes et RITUNE® : les ingrédients parfaits réunis pour y parvenir.
Bregaglia est une commune de la région Maloja dans le canton suisse des Grisons. Elle compte près de 1'600 équivalant‑habitants et émane de la fusion des communes Bondo, Castasegna, Soglio, Stampa et Vicosoprano.
Modernisation et assainissement des eaux usées
Un des grands projets issus de cette fusion représenta la modernisation de l’assainissement des eaux usées du secteur couvert. Deux des trois stations d’épuration présentes avaient déjà atteint les 50 ans de service et celle à Stampa, un lit bactérien, comptait 12 ans de service. Les petits villages et hameaux n’étaient en outre jusqu’ici pas raccordés aux canalisations.
Le paysage montagneux de la région venait en outre compliquer la situation initiale. La distance à vol d’oiseau entre le point culminant à Maloja (1'810 m d’altitude) et le point le plus bas à Stampa (994 m d’altitude) représente plus de 12 kilomètres. Entre ces deux derniers, il était essentiel d’atteindre le plus de villages et hameaux. Cette modernisation exigeait un budget de près de 5 millions d’euros afin d’élargir le réseau de canalisation.
L'assainissement des eaux usées quant à lui, se concentra à Stampa. Pour près de 9 millions d’euros, l’installation existante fut transformée en une station d’épuration moderne à quatre niveaux avec un niveau mécanique, biologique, chimique et filtrant. On s’assura ici de conserver les anciens ouvrages dans la mesure de possible. La station d’épuration à Vicosoprano a été transformée en un bassin de rétention d’eaux pluviales et une station de pompage construite sur l’ancien site de la STEP Maloja.

« Rittmeyer dispose des méthodes, l’exploitant de la STEP la pratique. En associant les deux, de nouvelles optimisations voient le jour. »
Roland Valentin, exploitant de la STEP Bregaglia
Nouvelles technologies de conduite
Dans le cadre de cette modernisation, on a aussi investi dans la nouvelle technologie de conduite RITOP. « Nous utilisons déjà les technologies de Rittmeyer dans notre régie et elles nous aident désormais aussi à réduire les coûts de la STEP », constate l’exploitant Roland Valentin. Seul lui et son collègue Stefano Salis, fontainier à Bregaglia, peuvent se partager les gardes. « Une automatisation et une télésurveillance fiables sont à nos yeux essentielles, notamment en raison de la topographie du Val Bregaglia rendant souvent difficile l’accès aux sites. »
Outre les nouvelles technologies de conduite, la STEP Bregaglia opta aussi pour le logiciel d’optimisation RITUNE<sup>®</sup>. Prévu initialement pour les protocoles ainsi que la visualisation des processus et de la qualité d’épuration, le module de surveillance des pompes aide désormais la STEP à détecter en amont les états de service imprévus : une maintenance mieux planifiée et des coûts réduits.
Faire progresser l’installation
Roland Valentin se laissa rapidement convaincre par les possibilités offertes par RITUNE et se mit donc en quête d’autres utilisations. « Dans la commission de construction, nous avons clairement décidé de tout mettre en œuvre afin d’optimiser l’usage des ressources nécessaires à l’exploitation de l’installation », raconte Valentin. Il n’est cependant pas question d’optimiser que pour le plaisir de le faire. Les optimisations doivent être mises en place partout où elles sont vraiment indispensables. La STEP rejeta ainsi le turbinage du gaz d’épuration dans un co-générateur, car la production de l’électricité de la petite installation était bien trop faible par rapport aux coûts engendrés par une turbine et un générateur.
Précipitants et réduction des coûts
Après s’être largement penchée sur les possibilités offertes par RITUNE, la STEP mit en place son premier projet afin d’optimiser l’usage des précipitants. Ce dernier visait à réduire la valeur du phosphore à la sortie en jouant sur les conditions à l’entrée : une optimisation des précipitants utilisés tout en réduisant les coûts. « Nous avons beaucoup discuté, de nouvelles idées se sont dessinées que nous avons parfois abandonnées par la suite », se souvient Simon Kramer, responsable de RITUNE chez Rittmeyer. Valentin apprécie particulièrement l’échange d’égal à égal avec les ingénieurs en environnement de Rittmeyer. « De tels projets ne réussissent qu’en coopérant et pour cela il faut que chacun aille vers l’autre. Au bout du compte, tout le monde en profite. »
Dosage en temps réel
En simplifiant, RITUNE calcule désormais en continu le dosage idéal des précipitants dans la biologie. Pour ce faire, le programme associe les mesures en laboratoire déjà enregistrées pour les protocoles, avec les paramètres des processus issus des technologies de conduite. « Nous mesurons le besoin chimique en oxygène (BCO) à l’aide d’une sonde à la sortie du bassin de décantation primaire. Lors d’une augmentation de la valeur du BCO, on considère que la part de phosphore à la sortie augmenterait en cas de dosage identique des précipitants », explique Simon Kramer. Ses grandeurs rendent le contrôle du dosage en temps réel possible. De plus, la courbe servant au contrôle du phosphore est mise à jour automatiquement tous les quatre jours, dès que d’autres résultats sur la teneur en phosphore Ptot à la sortie sont enregistrés dans le journal du laboratoire. Le chef de la station d’épuration visualise tous les paramètres regroupés dans un tableau de bord spécial.

Un nettoyage improvisé de la sonde
Une sonde BCO mesure la réduction de l’intensité lumineuse UV qui passe dans l’ouverture de mesure. Cette dernière baigne néanmoins dans les eaux usées. Un essuie-glace doit permettre d’éviter l’encrassement de la fenêtre de mesure. « Lorsque l’on utilise dans la décantation primaire, son système de nettoyage mécanique ne suffit pas », explique Roland Valentin. Avec le temps, un biofilm se forme entraînant des erreurs de mesure. Afin de les éviter, Valentin suggéra de développer un nettoyage chimique automatisé : toutes les trois heures, la sonde est ainsi nettoyée avec de l’acide phosphorique et de l’air comprimé.
Les autres idées
L’exploitant de la STEP est vraiment enthousiaste face aux possibilités et au fonctionnement de RITUNE. Et déjà, d’autres idées se profilent afin d’améliorer ‹ sa › STEP. Il s’en suivra sans doute l’optimisation de l’aération de la biologie. Les mesures de l’analyseur d’ammoniaque serviraient alors à réduire la consommation énergétique des gros consommateurs de l’installation. Pour lui, il n’y pas de doute : quand on s’intéresse à la STEP, on guette toujours d’autres optimisations. « Le minimum ne me suffit pas. Et si je pense qu’on pourrait améliorer quelque chose, alors je le tente. » Valentin a dans tous les cas trouver en RITUNE le bon outil.