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ENTRETIEN jourd’hui, par les dimensions des technologies dédiées aux centrales hydroélectriques : « sentir » la puissance des machines et découvrir le bruit de l’eau lorsque plusieurs mètres cubes d’eau par seconde déferlent au travers du barrage. « À ce moment, tu prends pleinement conscience de ta responsabilité et de l’importance de ce que tu fais. » Il faut l’avoir vu, explique-t-il. Amener les jeunes gens dans les centrales et éveiller leur intérêt pour développer des passions, aiderait selon lui, à ramener les jeunes vers les métiers de ce secteur. En plus, il travaille avec des types de centrales, principes de mesure, conduites sous pression, etc. très diverses, souligne Stocker convaincu de la diversité et de l’intérêt de son métier. Mais être assidu, pointilleux et garder son calme en situation de stress, sont aussi de bonnes conditions. Beaucoup de nouveautés L’objectif d’une centrale reste aujourd’hui comme hier exactement le même : le turbinage de l’eau. La numérisation touche aussi l’hydroélectricité, comme le technicien s’en rendit compte. Les commandes de relais remplacent les blocs mémoire programmables, eux-mêmes remplacés par des systèmes complètement numériques et automatisés. La réalisation de schémas a elle aussi été très bouleversée. Les planches à dessin disparaissent, laissant place aux logiciels de simulation et de DAO. « Avant, nous réalisions les tâches de régulation complexes en soudant ensemble plusieurs blocs fonctionnels », raconte-t-il en riant. « Aujourd’hui on appellerait cela certainement pas de la programmation. Nous démarrions aussi les machines manuellement, tout comme nous les stoppions et les synchronisions ou les mettions en réseau. Nous nous en occupions jour et nuit. » Grâce à de nombreuses formations complémentaires, l’ingénieur en projets su conserver ses connaissances toujours à jour. « La plupart se sont déroulées sur place car nous disposons de spécialistes R&D chez nous, le tout bien sûr dans C’est parti ! Nous lui proposons de commencer à ses débuts. L’ingénieur en projets de soixante-deux ans s’étonne un peu de l’intérêt qu’on lui porte et croyait que nous parlerions plus de la technique. Il range alors sa feuille avec un schéma technique qu’il tenait. Changement de cap Quand nous demandons à Josef Stocker comment il arriva à ce métier, il nous parle de son apprentissage comme électricien chez l’ancienne régie d’électricité de Baar et de sa passion pour l’électronique. Après son apprentissage, il intégra Rittmeyer comme dessinateur technique de schémas électriques. « À l’époque, nous dessinions encore les schémas à l’encre sur d’immenses planches à dessin », se souvient-t-il en repensant à ses débuts. Quelques années plus tard, il changea de poste et intégra un nouveau groupe de projets. Il s’occupe désormais de la planification et la mise en service des technologies de conduites dans les centrales hydroélectriques. Une grosse frayeur Il nous raconte sa première mise en service se revoyant comme si c’était hier. « Cela se passait à Interlaken. J’ai mis une régulation de niveau en service qui devait entre autres, empêcher l’inondation de la salle des machines en cas de dysfonctionnement. » Conscient de ses responsabilités, le jeune technicien voulut vérifier encore une fois le bon fonctionnement du régulateur avant de se coucher. « Je me rendis à la centrale et là mon cœur s’arrêta presque de battre : je vis les gyrophares bleus, les pompiers et le barrage illuminé. De telles situations ne s’oublient pas de si vite », admet-il en riant. La raison de toute cette agitation n’était autre qu’un flexible hydraulique endommagé. Le régulateur fraîchement configuré, quant à lui, exécuta parfaitement son travail. Jeune ou âgé, la même passion Ses yeux brillent lorsqu’il raconte à quel point il était auparavant fasciné, et le reste encore au- « Chaque installation est différente, chaque client a d’autres exigences et idées. C’est vraiment passionnant. » 02 | 2019 14 | 15 transfer

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