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Lors de la fondation de la régie de l’eau du lac d’Ossiach (WVO), la situation était catastrophique. L’évacuation des eaux usées fécales se faisait presque sans traitement, directement dans le lac qui menaçait de se déverser. « Agir rapidement et trouver des idées pour évacuer les eaux usées autour du lac, devenait indispensable. Cette solution qui permettrait d’amener les eaux usées jusqu’à la station d’épuration centrale, devait être dans la mesure du possible économique, mais avant tout, rapide », raconte Norbert Schwarz, Directeur de la WVO. L’idée d’une conduite forcée sous le lac émergea finalement, car elle permet de couvrir rapidement une longue distance à moindres coûts comparés à une conduite terrestre. Premier point de sécurité : l’étanchéité Le fonctionnement et l’entretien de telles conduites sous-lacustres s’avèrent cependant complexes. Ces conduites doivent être parfaitement étanches et une fuite immédiatement détectée, puis réparée. « Voilà un des grands défis que nous avons dû relever », explique Norbert Schwarz. « On ne peut pas simplement sortir la conduite de l’eau. Nous avons besoin ici de gros compresseurs pour souffler de l’air et faire flotter la conduite. En fonction de l’importance de la fuite, l’air peut s’échapper et empêcher la pression de se former. Nous devons alors réparer la conduite sous l’eau, chose très compliquée suivant la profondeur du lac. » La précision, un vrai challenge La comparaison des mesures de la quantité aux stations de pompage avec celle du puit d’arrivage permet de surveiller les fuites : chose quelque peu complexe. « Les eaux usées comportent trois états : une phase comprenant un état solide, un état liquide comme de l’eau et un état gazeux avec essentiellement de l’hydrogène sulfuré », explique Norbert Schwarz. Ces conditions compliquent la mesure volumétrique car, mesurer le débit exige un calibrage pour un type précis et, dans l’idéal, avec une conduite pleine. Outre cette imprécision de mesure, le bilan entre l’arrivée et la sortie comporte une autre erreur : les eaux usées s’écoulent mais stagnent aussi dans la conduite où agissent différents processus biologiques. Trois heures sont ainsi nécessaires pour pomper et remplacer tout le volume d’une conduite forcée sous-lacustre. « La conduite ne se trouve pas complètement à plat sur le fond du lac, mais passe par des monticules et creux », décrit l’ingénieur en soulevant un autre problème. Le gaz s’accumule aux altitudes maximales et la vitesse d’écoulement diffère suivant les phases. → Steindorf Stiegl Bodensdorf Ossiach Tschöran Tiebel Sur la rive nord du lac d’Ossiach, deux chaînes de pompage à double conduites ont été installées pour six stations de pompage principales. La station Ossiach sur la rive sud, pompe vers la rive nord au travers de la conduite dédoublée. Pour assurer une décharge hydraulique, une troisième conduite part d’Ossiach vers la chaîne de pompage au sud. Deux stations équipées elles-aussi de conduites dédoublées, pompent ici vers le puits d’arrivage à l’ouest. 36 kilomètres de conduites forcées au total ont été placées dans le lac, dont les premières en 1970.

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