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Consommation AQUACULTURE EAU POTABLE technologie membranaire est idéale pour résoudre ce problème. Les installations pilotes à Lausanne et Ürikon ont montré que quasiment aucune bactérie résistante ne réapparaissait à la sortie », raconte Dr Bürgmann convaincu, tout en soulignant cependant les inconvénients énergétiques et économiques de cette solution. Le traitement par l’ozonation présente l’avantage d’une élimination efficace et économique des micro-polluants dans les eaux usées, associée à l’éradication des bactéries. « Nous n’observons ici jamais une parfaite désinfection. De faibles concentrations de bactéries persistent toujours pour lesquelles les gènes résistants ne sont pas détruits de l’ADN des bactéries par l’ozonation. Cela permet aux bactéries de continuer à transmettre ces gènes. Nous avons en outre constaté que parfois même dans les eaux usées oxydées, les bactéries résistantes se développent de nouveau pendant le traitement biologique », explique le chef des recherches en pointant les problèmes de la méthode. Repenser l’utilisation Pour Dr Bürgmann, la meilleure des protections est d’agir à la source, « Nous devons nous efforcer de réduire d’avantage leur utilisation dans l’agriculture. Mais avant tout, il est indispensable de repenser leur usage dans la médicine, en évitant de s’en servir pour des infections virales comme la grippe ou une majorité des gastroentérites. La stratégie ‹ StAR › (Stratégie antibiorésistance suisse, www.star.admin.ch) regroupe de nombreuses mesures intéressantes. » Pas de panique Contrairement aux régions mondiales où règnent de mauvaises conditions hygiéniques et de maigres réglementations pour évacuer les eaux usées industrielles et cliniques, la Suisse ne se trouve pas au pied du mur en la matière. « Nous ne voyons pas de danger imminent pour la population suisse. Les investissements de ces derniers siècles dans des standards hygiéniques ont porté leurs fruits. Les points chauds se situent d’après nous, dans des pays comme l’Inde, la Chine ou le Bangladesh. » Les analyses des eaux de baignade et potable montrèrent des bactéries résistantes nettement inférieures à la dose infectieuse : le risque d’infection avec des germes résistantes est quasiment exclu. Cependant, il ne faut pas sous-estimer les risques et l’évolution à long terme. « La tolérance zéro pour l’eau est sans doute absurde. Mais nous devons continuer à nous appliquer en vue de réduire les polluants et conserver ainsi l’excellente qualité de notre eau, voir l’améliorer », résume Dr Bürgmann pour conclure. « Les antibiorésistances sont avant tout un problème médical. Mais il ne s’arrête pas aux cliniques » Illustration : Nathalie Schöbitz, Eawag

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