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Partout dans le monde, les bactéries s’adaptent de plus en plus aux antibiotiques. Nombreux facteurs agissent ici, mais l’usage fréquent d’antibiotiques s’avère décisif dans ce phénomène. En effet, l’homme fait largement progresser cette tendance. Chaque prise d’antibiotiques augmente le nombre de bactéries résistantes dans le corps. Les bactéries qui survivent, se multiplient et prennent la place de celles éliminées. « Il s’agit en outre d’antibiorésistances multiples qui compliquent d’avantage leur traitement. Dans le même temps, le nombre de nouveaux antibiotiques arrivant sur le marché diminue. Voilà le phénomène le plus inquiétant », explique Helmut Bürgmann, Directeur du groupe de recherche en écologie microbienne à l’Eawag, l’Institut fédéral des sciences et technologies de l’eau. Les conséquences : traiter les infections devient de plus en plus compliqué, les séjours hospitaliers durent plus longtemps et la charge financière sur le système de santé de plus en plus lourde. Des sources très diverses Les bactéries résistantes aux antibiotiques proviennent de residus d’antibiotiques issus des excréments des élevages et de l’agriculture. Ils gagnent ainsi les cours d’eau, l’eau potable et les nappes phréatiques, puis retournent vers les hommes. Les eaux usées évacuées par l’industrie pharmaceutique et les hôpitaux pèsent aussi lourdes dans cette pollution. Dans le même temps, l’assainissement des eaux usées est essentiel afin d’éviter la propagation des antibiorésistances. « Au bout du compte, tout ce qu’utilise l’homme, arrive jusqu’aux stations d’épuration », explique Dr Bürgmann. « On retrouve ici à la fois les antibiotiques consommés, et les bactéries résistantes que nous développons dans nos intestins. » L’épuration traditionnelle réalisée par les STEP, élimine tout de même plus de 95% des charges bactérielles, mais pas complètement les bactéries résistantes. → Les antibiotiques jouent un rôle crucial dans la médecine moderne. Ils servent à traiter les infections bactérielles, garantissent des interventions chirurgicales en toute sécurité et assurent la transplantation d’organes. Ils sont en outre essentiels à toute personne au système immunitaire fragilisé par la maladie. Que faire donc si un nombre croissant de bactéries résiste aux antibiotiques ? Dr Helmut Bürgmann, Directeur du groupe de recherche en écologie microbienne à l’Eawag, l’Institut fédéral des sciences et technologies de l’eau.

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